24 février 2006
50% d'Algériens seraient favorables au traité d'amitié franco-algérien
Le Sahara algérien sous surveillance américaine
21 février 2006
Algérie : La guerre de succession a-t-elle vraiment commencé?
13 février 2006
La Chine accroît sa présence en Algérie
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont crû de 43 % en 2005 par rapport à l'année précédente.
11 février 2006
La note d'hospitalisation de Bouteflika a bel et bien été réglée
Les mystères d'Alger
08 février 2006
EADS Astrium va fournir 2 satellites d'observation à l'Algérie
Dans un communiqué, la filiale satellites d'EADS précise que le satellite Alsat-2A sera intégré et testé en France dans ses locaux tandis que l'Alsat-2B sera intégré en Algérie au sein de l'Unité de développement de petits satellites (UDPS) à Oran.
"Le programme Alsat-2 comprend également la mise en oeuvre de deux segments au sol de contrôle et d'un terminal image permettant l'exploitation et le pilotage des satellites depuis le territoire algérien", ajoute EADS Astrium, sans donner le montant du contrat.
Plus tôt dans la journée, le groupe, associé à l'agence spatiale indienne Isro, a annoncé le gain d'un contrat portant sur la construction du satellite de télécommunications W2M pour le compte d'Eutelsat. (Reuters)
06 février 2006
Processus de Barcelone : Les patrons algériens sont amers
Lancé il y a quelques années, le pont logistique entre Oran (430 km à l'ouest d'Alger) et Alicante n'avance pas à cause du peu d'intérêt des Espagnols. Ce projet devrait surtout permettre aux hommes d'affaires des deux pays de se préparer à l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange entre le Maghreb et l'UE, prévue pour 2010 par le processus de Barcelone. Le pont logistique entre Oran et Alicante, l'un des rares projets initiés entre les hommes d'affaires algériens et espagnols, est victime de l'échec du partenariat euroméditerranéen. "Les relations d'affaires entre les opérateurs économiques maghrébins et européens ne sont pas développées, estime Naoum Benamer, consultant et directeur d'une PME à Oran. Mais il n'y a pas de sentiments dans les affaires. Les patrons maghrébins doivent faire des efforts pour faire face à la concurrence des produits européens."
Cet optimisme n'est pas partagé par de nombreux patrons algériens. Entrée en vigueur le 1er septembre dernier, l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, qui prévoit une zone de libre-échange en 2017, a déjà mis sur le pavé un millier de travailleurs de l'Entreprise nationale du sucre. D'autres entreprises publiques et privées sont menacées de fermeture. "Les produits algériens ne répondent pas aux normes européennes et il faut du temps et de l'argent pour les adapter. La mise à niveau des entreprises n'a pas donné de résultats, estime un chef d'entreprise. Concurrencée par la Chine, l'Europe veut se rabattre sur le Maghreb pour vendre ses produits."
Mise à niveau. Un avis partagé par le patron de Bya Electronis, partenaire de Thomas Multimédia en Algérie : "Les entreprises européennes veulent se servir des entreprises maghrébines pour pénétrer notre marché. Peut-on parler de partenariat lorsque la circulation des personnes est assujettie à des quotas de visas ?" Les rares entreprises algériennes capables d'exporter leurs produits vers l'Europe sont confrontées à la bureaucratie locale et au protectionnisme européen. "L'Europe applique une taxe spécifique de 400 euros sur la tonne de sucre dans le cadre de la PAC, ce qui rend impossible toute exportation algérienne de sucre vers l'Europe", souligne Issaâd Rebrab, propriétaire du groupe privé Cevital (agroalimentaire).
L'idée de limiter le processus de Barcelone aux seuls pays européens de la Méditerranée ne semble pas suffisante pour relancer le partenariat euroméditerranéen. "En dehors de la France, les autres pays européens de la Méditerranée ont eux-mêmes besoin des aides européennes. Si des pays comme l'Allemagne ne s'impliquent pas, c'est l'échec, estime un ancien ministre. L'échec du processus de Barcelone est dû à l'absence d'une volonté politique de la part des Européens qui sont préoccupés par l'élargissement vers l'Est. Mais il ne faut perdre de vue que les pays du sud de la Méditerranée sont empêtrés dans la mauvaise gouvernance." Toutefois, le temps est compté aussi bien pour les patrons algériens obligés à mettre à niveau leurs entreprises que pour l'UE qui est de plus en plus confrontée à la montée de l'influence américaine dans le Maghreb.
04 février 2006
De l'avenir de la relation franco-algérienne
Par Yazid Sabeg (Le Figaro)
Maintes fois réitéré – la dernière, à Alger en mars 2003 –, ce désir réciproque de rapprochement et d'alliance a jusqu'ici été sans cesse reporté. Le parcours tumultueux de la loi du 23 février 2005 est le dernier obstacle en date. Les circonstances de son adoption, et le débat public soulevé par l'article 4, prochainement déclassé, nous rappellent l'ampleur des tensions, des non-dits, et le chemin qui reste à parcourir.
Il n'est pas inutile de revenir sur les raisons de ces difficultés et de ces errements. La reconnaissance du fait colonial comme un dévoiement contraire aux valeurs de la République est certainement un point de passage obligé du rapprochement et de l'apaisement des esprits. Mais cet effort de reconnaissance est trop souvent compris comme une injonction à l'aveu, à l'excuse ou à la repentance. Au contraire, re-connaître consiste à «connaître à nouveau», à caractériser les faits pour les porter à la lumière et les restituer dans toute leur complexité. C'est déjà bien suffisant, pour ne pas en plus s'enferrer dans la comptabilisation morale des bienfaits et des crimes.
La tentation de l'excuse égare les esprits sur de fausses pistes. Elle a déjà provoqué suffisamment de ravages et compromet toute réconciliation. Elle attise les passions et invite à rejouer, presque un demi-siècle plus tard, un sordide «remake» de la guerre d'Algérie par descendants interposés. Elle pousse les inquisiteurs à refaire le procès de la colonisation, quitte à adopter un regard anachronique sur les décisions de l'époque. Elle excite par réaction les thuriféraires des «effets positifs» qui veulent rappeler «les mérites» de la «mission civilisatrice». Ces débats stériles opposeront toujours ceux qui accusent «la France d'être une garce» à ceux qui donnent dans la crispation républicaine bornée parce que «la colonisation avait du bon». Cette confrontation est inutile pour la bonne compréhension d'une histoire complexe, et préjudiciable pour notre rayonnement. A fortiori quand l'ex-colonisateur s'attribue les bons points et s'immisce dans les affaires d'un pays indépendant, en suggérant indirectement tout le rôle bénéfique dont celui-ci serait logiquement redevable !
Nous venons de vivre un nouvel épisode de cet accès d'arrogance et de régression. La guerre des mémoires s'accélère, car certains se sentent attaqués, d'autres insuffisamment reconnus, et tout le monde revendique agressivement «un» passé, s'inventant parfois des filiations imaginaires, déformant la réalité et voyant partout la perpétuation du système colonial, d'autant plus caricaturé qu'il est méconnu, et rabattant sur une souffrance personnelle ce qui relève d'une douleur collective et d'une leçon universelle.
Face à cela, il est bon de rappeler deux ou trois choses très simples. L'auscultation passionnelle et compassionnelle de l'histoire doit cesser. Elle n'a aucun sens. La France n'a pas attendu une quelconque repentance de l'Allemagne pour lui tendre la main et construire un avenir commun avec elle sur la base du traité de l'Elysée, en 1963.
Imposée par la force, achevée dans la douleur, la présence française en Afrique du Nord n'était pas désirée, et n'avait pas lieu d'être. Elle ne peut pas faire l'objet d'une pesée en terme d'aspects «positifs» ou «négatifs». C'est une curieuse habitude que d'estimer les bienfaits d'une situation déjà en elle-même illégitime.
Ensuite, nous sommes dans une conjoncture historique exceptionnelle. Le président a décidé de la saisir, l'opinion publique doit faire de même. Les responsables qui vont prendre la relève en France et en Algérie n'ont été ni témoins ni acteurs directs de la colonisation ou de la décolonisation. Ils n'ont rien à se reprocher et ont simplement le devoir de mieux comprendre ce qui s'est passé. Ceux qui ont connu la guerre, arrivés au soir de leur vie, souhaitent légitimement témoigner d'un divorce traumatisant. Une nouvelle génération d'historiens émerge, les travaux universitaires prennent l'ascendant sur les partis pris militants. C'est le moment propice où les pages douloureuses doivent se tourner.
L'avenir de la relation franco-algérienne peut compter sur deux piliers. D'abord, les liens humains qui unissent les deux pays sont multiples et profonds. Notre mémoire est plurielle. Il n'y a pas les «descendants des ex-colonisateurs» d'un côté, et les «descendants des ex-colonisés» de l'autre. Les liens humains qui se sont tissés sont trop étroits et rendent caduque toute tentative de lecture en ce sens. L'Algérie a été française, les «Franco-Algériens» sont divers, multiethniques, composés de ceux qu'on appelait des Français de souche européenne, d'immigrés, d'enfants d'immigrés, de harkis, d'enfants de harkis. Le peuple de notre pays comporte cet élément gigantesque de plusieurs millions de personnes, pétris de sentiments d'attachement profonds pour la France, des Franco-Algériens qui ont souffert de la déchirure de l'indépendance et des conditions dans lesquelles elle s'est faite, d'autres qui ont perdu un être cher, qui ont le sentiment d'avoir perdu une partie d'eux-mêmes. Cet enchevêtrement complexe impossible à défaire a irrévocablement façonné l'histoire des deux pays dans une étoffe indéchirable. Deux pays forcés «à s'entendre l'un avec l'autre», sous peine d'engendrer des déchirements internes douloureux.
La mixité franco-algérienne doit être reconnue et déboucher rapidement sur une alliance stratégique, structurée, et dense, car – et c'est le deuxième pilier – c'est l'intérêt mutuel des deux pays. La France doit se projeter dans ce que sera le Maghreb dans quelques années seulement : 100 millions de personnes, le premier locuteur de notre langue nationale, un terrain privilégié de rayonnement, un partenaire central à tous les niveaux. Cette collaboration géopolitique est absolument vitale pour la France, dans une région du monde qui sera sans doute la seule où elle aura quelque influence et pourra défendre son rang de puissance. Cette alliance s'impose aussi comme une pièce maîtresse de l'Union du Maghreb arabe, et le maillon essentiel d'une alliance plus large entre l'Europe et le Maghreb.
Pour ces raisons, comme beaucoup de Français, je soutiens la décision du président de la République de faire abroger l'article incriminé. Profitons de cette décision pour mettre un terme à la guerre des mémoires qui empoisonne les relations entre les deux pays. Je suis convaincu qu'elle nous permettra de commémorer le fait colonial sans passions déplacées, comme une douleur dont la mémoire ne doit pas affecter l'avenir.
Reconnaître son passé, c'est faire émerger les pages sombres qui y ont été enfouies, occultées, non pour se repentir ou s'enorgueillir, mais pour les partager. Ce sera possible lorsque sera établi un vaste champ de coopération politique qui traitera ainsi de notre histoire commune. Villes jumelées, échanges scolaires ou universitaires, programmes de langues, rédaction d'un manuel d'histoire en commun, comme ce sera bientôt le cas entre la France et l'Allemagne : les projets potentiels ne manquent pas. L'alliance franco-algérienne devra inclure une dimension politique et stratégique, animée par les institutions, enrichie par la contribution des sociétés civiles, et en particulier les historiens.
01 février 2006
La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie est lancée
La banque publique détenue à 100 % par l'État algérien ouvre son capital à plus de 51 %. La Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole regarderaient le dossier.
La majorité du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), banque publique détenue à 100 % par l'État algérien, sera cédée. "La participation au capital du Crédit Populaire d'Algérie sera de 51 % au minimum.
Le futur repreneur sera en position d'actionnaire majoritaire", a déclaré jeudi 26 janvier le PDG du CPA, Mohamed Djellab. Sélectionnée en octobre dernier pour accompagner la première privatisation d'une banque publique algérienne, Rothschild France a jusqu'à fin 2006 pour trouver un "partenaire stratégique" au CPA.
"Rothschild va entamer ses travaux de recherche d'un partenaire en février", a précisé Mohammed Djellab. Et c'est pendant ce mois que le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, devrait venir à Alger pour discuter avec les autorités algériennes de la privatisation du CPA. Cette opération intéresse également BNP Paribas, le Crédit Agricole et d'autres banques européennes. Il y a quelques jours, le Lord-maire de la City de Londres, David Brewer, était à Alger avec une délégation comprenant notamment cinq banques britanniques dont la Barclays et HSBC. La privatisation du CPA a été évoquée.
Satisfaction politique. L'intérêt des banques étrangères pour le CPA permet au ministre algérien des Finances, Mourad Medelci, de bomber le torse. "Les scandales financiers qui ont secoué les banques publiques n'ont pas eu d'impact sur cette privatisation. La preuve, il y a beaucoup de banques étrangères intéressées par le CPA", a déclaré récemment Mourad Medelci. Mais le problème des clients peu solvables et des effectifs du CPA risquent de peser lourd dans les négociations.
"La Société Générale mise beaucoup sur l'Algérie, mais elle n'est pas prête à mettre le paquet pour racheter le CPA. Elle est certes intéressée par cette banque, mais au prix du marché", confie une source proche du dossier. Les autorités algériennes recherchent une banque de standing international de premier plan pour améliorer la compétitivité du secteur bancaire algérien, accroître la part de marché du CPA et sa contribution à l'économie. Avec 12 % du marché bancaire algérien, le CPA est considéré par les spécialistes comme la banque publique la moins risquée.
Les autres banques, à l'image de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Banque d'agriculture et de développement rural (BADR) ont été secouées ces derniers mois par des scandales financiers sans précédent avec des détournements de plusieurs centaines de millions d'euros.
Source : La Tribune