28 janvier 2006

Mittal Steel, propriétaire du complexe El-Hadjar, lance une OPA sur Arcelor


Le numéro 1 mondial de l’acier, Mittal Steel, propriétaire du complexe sidérurgique d’El Hadjar, lance une OPA hostile sur le 1er sidérurgiste européen Arcelor. Pour s’assurer le contrôle du groupe Arcelor, le groupe indien a mis sur la table la somme de 18,6 Milliards d’euros, soit 22,3 Mds$.

Arcelor venait juste de s’assurer, via une OPA hostile, le contrôle du sidérurgiste canadien Dofasco après une rude bataille avec le groupe allemande ThyssenKrupp. C’est justement, le fait que gagner cette bataille va lui coûter cher. Parce que le groupe Mittal Steel s’est accordé avec l’allemand ThyssenKrupp pour lui céder à l’issue de cette OPA la propriété du canadien Dofasco !

Les autorités française (mais aussi espagnoles et luxembourgeoises) vont elle se prévaloir du prétexte de patriotisme économique pour s’opposer à cette opération ? Il est difficile à partir du moment que l’opération en cours de rachat du canadien par Arcelor n’a émeut personne en France. Alors il serai mal venu d’applaudir quand c’est un groupe français qui rachète une entreprise étrangère et de crier ô loup dès que ce sont des étranger qui lorgnent sur une entreprise française !

L’épisode Danone va-t-il se reproduire ? Les analystes plaident plutôt pour la réussite de cette opération tout en pariant sur le relèvement du prix de l’offre.



OPA (Offre Publique d’Achat) : l’offre d’achat qu’une entreprise (le prédateur) lance une autre entreprise cotée en bourse (la cible)

OPA hostile : une OPA est dite hostile (par opposition à amicale) lorsqu'elle est lancée sans que les dirigeants de l’entreprise cible ne soient d'accord.

Arcelor 2eme sidérurgiste mondial est issu de la fusion en 2002 du français Usinor, le luxembourgeois Arbed et l’espagnol Aceralia

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Coup de foudre à El Hadjar
Après l’OPA de Mittal Steel sur Arcelor
mercredi 22 février 2006.

L’OPA de Mittal Steel sur Arcelor a soulevé en Europe un tollé général. Une occasion, pour nous, de se rendre au complexe d’El Hadjar où le sidérurgiste indien est devenu, depuis octobre 2001, le principal actionnaire.

Je me souviens, un jour, du ministre de la privatisation, Hamid Temmar venu à El Hadjar poser pour les photographes sous une banderole syndicale où était écrite en grosses lettres « Alfasid n’est pas à vendre ! ». Je voyais déjà venir dans cette "facétie", l’arrivée avec ses gros sabots d’un gros repreneur ! " murmure Aâmmi Salah, un travailleur du chaudron qui connaît bien la "révolution". Contrairement à ce que l’on peut supposer, le changement de propriétaire du complexe sidérurgique El hadjar (où Mittal Steel détient, aujourd’hui, 70 % des actions) est perçu par les travailleurs comme un véritable "facteur de stabilité". Devant cette modification du statut juridique, un cadre nous avoue : "Honnêtement, on est bien contents, aujourd’hui, que notre patron porte un nom, en l’occurrence celui de Mittal, numéro un mondial de l’acier.

Avant, il s’appelait tout simplement "Beylek", une personne trop abstraite et trop souvent absente ! ". D’après ce cadre, la politique de libéralisation ne doit surtout pas porter atteinte à la cohésion sociale. " Le maintien de l’emploi a toujours été, à El Hadjar, une préoccupation essentielle. L’Etat acceptait, bon gré, mal gré, de verser chaque année, une subvention de 10 milliards de dinars pour payer, entre autres dépenses, les salaires !". Aâmi Salah partage exactement le même point de vue : "travailler à El Hadjar" doit continuer à procurer un vaste sentiment de sécurité". A les croire tous, "travailler à El Hadjar", c’est presque une vie sans surprises. Elle ne doit surtout pas changer... En tous cas, pour l’ensemble des travailleurs, cet avantage "acquis" a été revalorisé par les indiens. Au-delà des assurances formelles quant au maintien de l’emploi, les salaires ont nettement augmentés (+36 %). Définitivement rassuré, Aâmi Salah s’exclame enfin à voix haute : " Dieu merci, le complexe recrute de nouveau ! ". On se souvient d’ailleurs, à ce sujet, des émeutes qui ont eu lieu à Sidi Amar, une cité limitrophe.

Pour résumer : "La rue reprochait au "Boss" du syndicat, en l’occurrence Aïssa Menadi, de s’ériger en véritable agence pour l’emploi" nous commente un cadre avec une pointe d’humour. Concernant ce syndicaliste très controversé, mais néanmoins, un "homme fort" à El Hadjar, un ouvrier se montre plutôt élogieux : "Certains avaient misé sur la disparition du complexe, sur sa fin "génétiquement programmée"...mais grâce, à Menadi, le géant industriel tourne encore !" S’agissant d’expliquer, en outre, la position du syndicat par rapport à la cession d’actifs, son imagination semble, soudain, s’épuiser. Devant cette volte-face, il évoque, sans grande conviction, un vague consensus, un équilibre précaire qu’on peut assimiler, à l’entendre, à ce que l’on appelle, chez nous, communément, une "rekba mayla", un statu-quo désarçonnant.

Un vrai film "Hind"

Au sujet de l’offensive de Mittal à l’échelle mondiale, un autre cadre nous révèle que "D’une manière générale, les travailleurs voient dans ce rebondissement, "la revanche d’un "petit cerveau du tiers-monde" sur de méchantes puissances coloniales". Selon lui, ce retournement de situation, digne de Djanitou, un film-culte s’il en est, laisse rêveur nombre d’employés dont certains, il faut le noter, sont de vrais fans du kitsch Bollywoodien. Se montrant, en revanche, beaucoup plus studieux, ce cadre met en exergue, lui, les révélations de Pierre Péan et ses "barons de la sidérurgie française du XIX° siècle -les Wendel (la famille du baron Ernest- Antoine Seillière, l’ex patron du Medef) et les Schneider- qui ont essentiellement puisés leur fortune de la mise à sac d’Alger en 1830".

"Eh, oui ! Les forges du Creusot, c’est à nous ! Même la Tour Eiffel a été construite avec de l’acier provenant du minerai de fer du Zaccar ! " souligne notre cadre avec passion. Mais les enjeux de la sidérurgie mondiale, selon ce cadre, sont ailleurs : "Alors que personne n’en aurait parié une roupie, le complexe est devenu en quelques années bénéficiaire ! Ceux qui prédisaient, il n y a pas si longtemps, la fin de l’industrie lourde doivent se résoudre, aujourd’hui, à l’idée que la "guerre de l’acier" sera menée, ici et maintenant, en partie grâce aux profits engrangés par El Hadjar !". Pas si vite ! Les indiens, eux, s’en défendent. Pour M. Arun Annahachatre, vice président chargé des finances : "les profits sont réinjectés pour le moment, d’abord, à El Hadjar ! ". L’ordre viendrait de Londres, quartier général du patron. Un autre cadre nous apprend, quant à lui, que Sanjay Kumar, le PDG de Mittal Steel -Algérie, s’entretient, chaque semaine, avec le big boss, à travers la visio -conférence. Ce qui lui fait craindre déjà une délocalisation du pouvoir de décision. "Hélas, tout peut arriver encore...".

Sceptique, il en veut pour preuve que "l’ancien symbole de l’Algérie socialiste, un fief des luttes syndicales est devenu, comble de l’ironie, le seul exemple concret de l’ouverture du pays au capital étranger..." Et cela ne finit pas. Il s’interroge encore : "Fallait -il voir un signe lorsqu’un jour le président Bouteflika avait quitté précipitamment le complexe d’El Hadjar laissant son hôte, la présidente indonésienne, Mme. Megawati en compagnie du sémillant Lakhsmi Niwas Mittal, le nouveau maître de céans ?". Il s’en rappelle un brin admiratif : " En bon VRP, Mittal saisira cette occasion pour étaler en solo, à la fille de Soekarno, sa longue carrière internationale inaugurée en 1976 en ...Indonésie ! ". Et quoiqu’il se soit réellement passé, "ce jour là, la présence de Mittal à El Hadjar n’était sûrement pas fortuite". Renseignement pris, le passage de Mittal, par ici, semble effectivement lui avoir donné des ailes. En trois ans, il est passé de la 327éme... à la troisième fortune mondiale ! Qui dit mieux ?

Mohamed-Chérif Lachichi - lepoque-dz.com

http://actualite.el-annabi.com/article.php3?id_article=209

http://www.lepoque-hebdo.dz.com/

Anonyme a dit…

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